À l’occasion de la conférence « La Gouvernance Mondiale de l’IA pour une Application Éthique », organisée par la GlobalAI Association et la Ville d’Issy-les-Moulineaux, Michel-Marie Maudet, Directeur Général et Co-fondateur de LINAGORA, a pris part à un débat captivant aux côtés de Delphine Dogot, professeure à la Faculté de Droit de l'Université Catholique de Droit de Lille, Bertrand Cassar, Directeur Valorisation stratégique des données pour le Groupe La Poste, et Stefano Piano, Conseiller numérique chez Altruistic.

Cette intervention fut une nouvelle opportunité de présenter la vision pionnière de la communauté OpenLLM-France en faveur d’une gouvernance ouverte et transparente, illustrée notamment par LUCIE, le premier modèle d’IA générative réellement Open Source. Développé avec des données d’entraînement 100 % transparentes, ce projet innovant incarne une alternative éthique et durable nécessaire pour le futur du numérique.

En mobilisant les acteurs locaux, décideurs et citoyens, cet événement a renforcé l’urgence d’agir collectivement pour bâtir un futur numérique responsable et inclusif. Ensemble, faisons de cette vision une réalité !
 

LUCIE : le modèle d’IA Open Source au service de l’inclusion et de la transparence

Une avancée majeure dans le domaine de l’intelligence artificielle voit le jour à Issy-les-Moulineaux. Le modèle LUCIE, entièrement Open Source, a été conçu pour répondre aux défis actuels de l’IA, notamment en matière de diversité linguistique, de transparence et de souveraineté numérique. Ce projet, porté par LINAGORA et la communauté OpenLLM-France, s’inscrit dans une vision qui privilégie l’inclusion, la collaboration et la sobriété face à la course effrénée des grandes entreprises internationales dans l'intelligence artificielle. 

LUCIE : une véritable définition de l’open source

Michel-Marie met en avant lors de cette intervention une confusion fréquente autour du terme Open Source. Historiquement, dans les années 1970, les logiciels libres permettaient à quiconque de reconstruire un programme grâce aux éléments fournis par le développeur. Cependant, aujourd’hui, de nombreux modèles dits Open Source, comme Llama ou les modèles de Mistral AI, ne respectent pas pleinement cet esprit. La raison principale ? L’absence de transparence sur les données d’entraînement.

Michel-Marie explique : 

" La plupart des modèles dit Open Source, ne le sont pas réellement, car ils manquent de transparence sur les données d'entrainement. "

Pour LUCIE, l’approche est différente : publier non seulement le modèle, mais également les données d’entraînement sous une licence libre. Cette transparence permet de garantir que les utilisateurs comprennent sur quelles bases le modèle a été formé, un enjeu crucial pour éviter les biais et renforcer la confiance envers ce type de modèle.
 

Rééquilibrer la diversité linguistique et culturelle avec l'IA

Un constat alarmant est mis en avant : dans certains modèles d’IA, comme ceux de Meta, le français ne représente que 0,16 % des données d’entraînement, un chiffre insignifiant qui reflète la sous-représentation des langues autres que l’anglais. Pour corriger cette inégalité, LUCIE consacre 30 % de son dataset au français, tout en intégrant d’autres langues européennes majeures. L’anglais, bien que présent, est limité à environ 20 % des données, avec une large part dédiée à des contenus scientifiques, mathématiques et informatiques, pour renforcer la cohérence des réponses du modèle.

" Une langue ne décrit pas seulement les significations, mais elle porte surtout notre culture et nos valeurs. "

Un moyen de préserver la diversité culturelle de la France et de l'Europe à travers l'intelligence artificielle, précise Michel-Marie.

Une IA différente pour l’Europe

LUCIE s’inscrit dans une vision européenne de l’IA, fondée sur la coopération et la transparence. L’objectif n’est pas de rivaliser directement avec des géants comme OpenAI ou Google, mais de proposer une alternative innovante, agile et sobre. Contrairement aux modèles nécessitant des investissements colossaux (parfois des centaines de millions d’euros), LUCIE a été développée pour un coût inférieur à 10 millions d’euros. Ce choix stratégique prouve qu’il est possible de concevoir des technologies puissantes tout en maîtrisant les ressources financières et environnementales.

L’Europe dispose de nombreux atouts pour mener cette ambition : des ingénieurs et chercheurs parmi les meilleurs au monde, des pôles d’excellence comme Paris-Saclay ou l’ISEP, et une formation académique reconnue. Ces forces attirent même des entreprises internationales comme OpenAI, qui investissent en France en raison de ces compétences uniques.

Michel-Marie affirme que :

" Il ne faut pas entrer dans la course, mais faire différemment et s'unir ! "

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Coopération et régulation : les piliers d’un futur numérique durable

Le projet LUCIE illustre l’importance de la régulation pour structurer l’innovation. Bien que perçue parfois comme un frein, cette régulation permet de garantir une IA éthique et respectueuse des valeurs européennes. Le Directeur Général de LINAGORA insiste sur le rôle crucial de la transparence et de la confiance, des principes fondamentaux de l’Open Source, pour bâtir des modèles accessibles et inclusifs.

Une vision pour l’avenir

Avec LUCIE, la Ville d'Issy-les-Moulineaux devient un symbole d’innovation responsable et d’unité européenne face aux défis de l’intelligence artificielle. Ce modèle prouve qu’il est possible de proposer une alternative aux géants technologiques tout en valorisant la diversité, la coopération et la sobriété. LUCIE montre qu’il est possible de faire différemment, en misant sur l’inclusion et le partage.

Ce projet illustre une conviction forte : l’intelligence artificielle doit être un bien commun, ouvert à tous, et reflétant les valeurs de transparence et de diversité qui définissent l’Europe.